Dans la mémoire des Hommes réside un pays sans carte, un pays tissé de paroles et de musiques anciennes. Les convoquer c’est une traversée de terres intérieures. Aller jusque là où les mélodies de Hafez, les poèmes de Gibran se mêlent aux chants d’Adib Dayekh et d’Oumayma Khalil ; là où les mots mystiques de Hallaj résonnent encore, portés par le souffle des siècles jusqu’à une voix, vibrante, épurée, et les notes discrètes d’un piano. La voix qui résonne pour murmurer à celles et ceux qui nous ont précédé·es et offrir aux générations futures, une mémoire (Dhikra, en arabe) à laquelle revenir. Hommage à l’oralité, à la poésie, à ces chants qui relient l’humain à son mystère, et l’individu à sa communauté, avec le désir profond de leur redonner souffle. Le piano accompagne, sculpte le silence, ouvre des chemins, comme si chaque note cherchait à toucher aussi la mémoire enfouie de qui écoute…
Texte : FloR.Suds d’après la note d’intention de Walid Ben Selim ; Screenshot video © Vincent Moon
Entre abbatiale romane et Palais du XVIIe siècle, la Cour de l’Archevêché accueille des artistes rares ou en formation inédite pour des concerts intimistes.