Inna de Yard The soul of Jamaica
Cinéma. 99 min. France/2019
Lundi 2 mars 2020 à 18h30 . Cinémas Le Méjan, Arles
Sur les hauteurs verdoyantes de Kingston, Ken Boothe, Cedric Myton, Winston McAnuff et Kiddus I se retrouvent plus de trente ans après leur âge d’or, pour enregistrer un disque avant de repartir en tournée à travers le monde… Inna de Yard, c’est l’histoire haute en couleurs de ces quatre musiciens légendaires réunis pour un retour aux racines musicales, spirituelles et politiques de leur art, l’aventure humaine de chanteurs qui, en plus d’incarner un genre musical mythique et universel, font vibrer l’âme de la Jamaïque !
Un film de PETER WEBBER
Plus qu’un collectif, Inna de Yard (dans le jardin en patois Jamaïcain) est un état d’esprit, le retour à un dispositif simple, acoustique, en extérieur, au plus proche des vibrations naturelles, des instruments et des voix, pour exhumer l’essence d’une culture musicale. Initié par le label français Makasound (crée par les mêmes professionnels ayant fondé ensuite Chapter Two) dans les années 2000, huit disques Inna de Yard virent le jour, enregistrés en plein air dans les cours de Kingston. En 2016, la Philharmonie de Paris décide de consacrer une exposition à la Jamaïque et sollicite Chapter Two et Inna de Yard pour renouer avec cette expérience musicale unique. L’aventure reprend avec l’album The Soul of Jamaica paru en mars 2017 et une tournée à guichet fermé. Le collectif jamaïcain décide alors d’enregistrer un nouvel opus Inna de Yard, rassemblant les titres les plus emblématiques de leur répertoire. C’est à cette occasion que Peter Webber réalise le film éponyme. Autour des quatre chanteurs principaux, on y retrouve le trio de septuagénaires Viceroys ainsi que la jeune génération, Var, Kush McAnuff, Derajah, ainsi que des invités exceptionnels tels Horace Andy et Judy Mowatt (ancienne choriste de Bob Marley) en duo avec la chanteuse internationale Jah9.
"Vieil admirateur de cette musique, c’est avec enthousiasme que je me suis récemment rendu en Jamaïque pour rencontrer certaines de mes idoles de l’époque, en pleine forme et toujours en activité. L’excitation d’approcher ces musiciens, d’écouter leur récit des tout débuts, quand la scène en était à ses balbutiements, de la façon dont ils ont survécu aux années de vaches maigres qui ont suivi, puis de leur come-back, au cours de ces dernières années, a été très inspirante. Il était tout aussi passionnant de faire la connaissance d’artistes reggae de la nouvelle génération, des jeunes dont l’impertinence n’enlève rien au respect qu’ils ont pour leurs aînés et qui sont fiers d’apporter une touche de modernité au genre. Il m’a paru évident qu’il y avait là matière à faire un documentaire fascinant, qui suivrait les plus charismatiques de ces personnages, retraçant les hauts et les bas de leur vie. Issus des bidonvilles ou de régions rurales, ceux-ci ont fui la misère pour aller faire le tour du monde. Les anciens, que j’écoute et admire depuis des années, ont survécu à des maisons de disques véreuses, aux gangs de rue, à de violentes luttes politiques et, à l’aube de leur septième décennie, ils ont des histoires à nous raconter – qui font tour à tour froid dans le dos et chaud au coeur." Peter Webber