Scène en ville - Croisière
Des musiciens en découverte dans un espace éphémère avec restaurant, bar à jus et boissons fraîches, cinéma plein air, librairie, épicerie, expositions, terrain de pétanque...
Mandy Lerouge . France / 60 min
Mardi 13 juillet à 11h
Cette charismatique chanteuse fait sien le répertoire du nord-argentin : chamamé, chacacera, zamba et un air de tango canaille renaissent à l’aube d’une nouvelle grande voix, élégante, sensuelle. Entourée ici par Lalo Zanelli de Gotan Project (piano, arrangements), Javier Estrella (percussions), Felipe Nicholls (contrebasse) elle a confié à Vincent Segal la réalisation de ce premier album… Rien de moins !
"Chanteuse autodidacte, Mandy Lerouge apprivoise le monde de la musique depuis une bonne dizaine d’années. En 2014, un premier voyage en Argentine lui fait découvrir la culture du nord du pays. Début 2020, elle y retourne etcollecte ce qui deviendra le répertoire de ce premier album. Plusieurs fées se sont penchées sur son berceau : Vincent Segal qui l’a réalisé, Gérard de Haro qui l’a enregistré dans son studio-écrin de La Buissonne, et bien sûr les musiciens ; le pianiste argentin Lalo Zanelli au jeu sensuel, son compatriote le percussionniste Javier Estrella tout en flamboyance retenue, le contrebassiste colombien Felipe Nicholls architecte discret, et en prime une apparition du complice Melingo.
Non seulement Mandy Lerouge a réussi son pari, mais elle nous donne aussi une leçon d’intelligence culturelle. Dans cet enregistrement quasi télépathique où l’élégance mélodique des ballades semble rythmée par le trot des chevaux et les coeurs qui s’emballent, elle transcende avec sa voix magnétique ces danses de tradition orale (le chamamé, la chacarera, la zamba et un zeste de tango canaille). Enfant du métissage – son père est malgache et sa mère française –, elle s’approprie ces musiques populaires qui sont elles-mêmes métissées et les fait s’épanouir dans une nouvelle hybridation, une musique de chambre d’aujourd’hui où le jazz et même le rock ne sont jamais très loin. Trans-culturalité ? Effet salutaire de la globalisation ? Tout cela à la fois certainement mais en n’oubliant pas le principal : cette « madrugada » qui signifie « l’aurore » doit aussi se lire comme la métaphore de l’envol d’une grande voix." Pascal Bussy
© Anne-Laura Étienne