Création.
Réunis autour de Djamchid, maître incontesté du zarb avec lequel il a perpétué la grande tradition persane depuis Marseille où il s’est exilé en 1961, les Chemirani fascinent.
Détenteur·rices d’un héritage millénaire que le patriarche a merveilleusement su transmettre à ses enfants, Bijan, Keyvan, Mardjane et Maryam accompagnent – ici avec aussi la kora de Ballaké Sissoko – la grande poésie de Saadi ou de Rûmi, savamment mise en bouche et scandée avec ferveur par leur père.
Attestant d’une maîtrise parfaite des ornementations de la musique modale, cet ensemble brille par son époustouflante dextérité et une complicité qui jamais ne dilue les individualités. Tantôt à l’unisson, tantôt entrecroisant leurs conversations, leur musique envoûtante et aérienne s’envole dans un tourbillon vertigineux de rythmiques mélodieuses et revêt ce Moment des atours précieux d’extase mystique.
Né à Téhéran en 1942, Djamchid Chemirani a été formé dès son plus jeune âge aux techniques du zarb auprès du grand maître Hossein Téhérâni. Depuis plus de 40 ans et un certain enregistrement soliste pour Harmonia Mundi (Improvisations pour le zarb, 1976), ce musicien virtuose a été acclamé dans le monde entier auprès des plus grand·es chanteur·ses et musicien·nes iranien·nes, ainsi que pour ses collaborations avec de prestigieux·ses metteur·ses en scène ou chorégraphes tels Peter Brook, Caroline Carlson et Maurice Béjart. Il a deux fils, Keyvan et Bijan Chemirâni, qui poursuivent l'œuvre de leur père, formant avec celui-ci le Trio Chemirani. Plus récemment, sa fille, Maryam Chemirani les a rejoints pour former l'Ensemble Chemirani. Son autre fille, Mardjane les accompagne dans ce nouveau projet en forme d’hommage.
Texte : FloR.Suds, photo © Thomas Dorn
Entre abbatiale romane et Palais du XVIIe siècle, la Cour de l’Archevêché accueille des artistes rares ou en formation inédite pour des concerts intimistes.
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