EDITO 2017 : Les musiques du monde, ode à la mondialité
Depuis désormais vingt-deux éditions, le Festival Les Suds,à Arles invite des artistes qui attestent de la mondialité chère à Edouard Glissant1. A la question : "Comment consentir à l’autre, sans renoncer à soi ?", le poète en appelle à "des cultures en relation, sans peur".
Inspirées par leurs terres d’origine, affranchies des formatages uniformes et des partitions imposées, les musiques que nous vous donnons à entendre et à partager le temps d’une semaine, sont libres et vagabondes ! Ce nomadisme lié à l’immense mutation technologique qui révolutionne l’espace-temps musical, fait émerger une créativité sans pareille.
Nourries par l’Histoire et par leurs propres histoires, c’est au gré des rencontres – volontaires ou forcées par l’exil économique et politique – que ces musiques se sont fécondées les unes les autres… créant une expression originale totalement renouvelée ! Aujourd’hui l’aventure Lamomali de Matthieu Chedid avec le maître Toumani Diabaté, son fils Sidiki et la divine Fatoumata Diawara, dessine l’illustration la plus éloquente de ce programme.
Et si Orpheus XXI, l’initiative de Jordi Savall avec les musiciens réfugiés, ou La Caravane Culturelle Syrienne initient cette semaine de festival avec de très beaux projets en faveur de la dignité et de la paix entre les peuples, les Soirées Suds et Les Nuits des Forges invitent des artistes entrés en résistance : BCUC de Soweto, Bombino et son blues touareg, l’Afrique révoltée de King Ayisoba, le militantisme légendaire de The Ex… D’autres encore laisseront exulter des rythmes d’une énergie irrésistible (Calypso Rose, Gaye Su Akyol, Romperayo) ou caresseront nos âmes en douceur (Sílvia Pérez Cruz, Noureddine Khourchid et les Derviches Tourneurs de Damas, Derek Gripper…).
Ainsi par le multiple et le pluriel, se recompose une musique unique et singulière : la Musique du Monde. Ou plutôt, la musique que fait et qui fait notre monde aujourd’hui ; celle aussi de notre Sud et d’autres régions de France encore dont nous avons à coeur de faire découvrir l'immense richesse (avec des formations de Bretagne, Rhône-Alpes, Nouvelle-Calédonie, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine…).
Ce mouvement dynamique d’interculturalités réunies à l’échelle du désormais village planétaire, irrigue activement toute l’économie de notre secteur où création artistique, production et diffusion internationales évoluent en un écosystème vertueux. Nous nous en inspirons au sein même de notre territoire national et régional lorsque nous nouons des liens généreux avec l’ensemble des partenaires qui participent au rayonnement du Festival, et plus largement de nos actions à l’année.
Nous vous convions sans plus tarder à ces partages chaleureux autour du bonheur de la diversité culturelle. Avec un esprit de fête qui prend le temps de la réflexion, cette édition fait alors sienne ces mots de la poétesse, Andrée Chedid2 : TOI, Qui que tu sois, Je te suis bien plus proche qu’étranger.
Marie José Justamond
Directrice de SUDS,à ARLES
1 Edouard Glissant, poète, romancier et essayiste martiniquais
2 Andrée Chedid, poétesse française d’origine syro-libanaise, par ailleurs grand-mère de Matthieu Chedid.
EDITO 2016 : FAIRE HUMANITÉ ENSEMBLE
Observateur du monde qui nous entoure, passeur de savoirs, de savoir-faire, de rites, de traditions et ouvert aux nouveaux courants, le Festival Les SUDS, à ARLES donne en partage toutes les musiques d’ici et d’ailleurs.
Faire humanité ensemble, c’est développer un humanisme concret, en rassemblant des hommes et des femmes de bonne volonté autour d’un rituel artistique et des moments symboliques qui invitent à la Beauté, en incitant à renouer avec toutes nos émotions, qui ici font sens, parce qu’elles ouvrent à l’Autre.
Faire humanité ensemble, c’est encore faire société sur le territoire avec des actions culturelles menées à l’année, afin que notre vivre ensemble ne se transforme pas en une lutte intestine... contre nous-mêmes.
En ces temps de banalisation de la barbarie, de bouleversement social, d’abandon des réfugiés politiques ou économiques, en l’absence de scrupules de certains pouvoirs, Faire humanité ensemble c’est oeuvrer à un dialogue entre droits de l’homme et droits culturels – ce droit des personnes à être reconnues dans la liberté et la dignité de leur identité pour autant qu’elles reconnaissent la culture de l’autre. Faire humanité ensemble exclut alors l’entre-soi et en appelle bien au contraire, à l’empathie, à l’altérité, à l’altruisme… en une meilleure version de nous-mêmes !
Et c’est bien avec cette intention que se présente la 21e édition, avec des musiques qui croisent l’espace et le temps au point d’y perdre le nord ; avec des répertoires qui transforment nos habituelles latitudes : hommage à la Chanson française avec des artistes amoureux de notre langue (Yuri Buenaventura, Dorsaf Hamdani) ; chant émotionnel des cultures originelles puisant aux plus profond de leurs racines (Noëmi Waysfeld, Yelli Yelli) ; grandes traditions souvent revisitées (La Macanita, Danyèl Waro, Anouar Brahem) et créations novatrices (Bachar Mar-Khalifé, Chassol, Uèi, Pachibaba, La Yegros) ; subtiles complicités (Ballaké Sissoko & Vincent Segal, Kala Jula) ; énergies explosives (Emir Kusturica, Bareto) ; brillants partages de savoirs avec les maîtres des 41 stages et master classes ou avec les intervenants de nos actions culturelles (Protest Songs sous la direction de Xavier Rebut)…
À Arles, nous pouvons offrir aux cultures musicales que nous invitons, un écrin patrimonial d’une beauté et d’une richesse exceptionnelles. Conjuguer tant de diversités – culturelle, historique, architecturale – procure le bonheur de faire se tutoyer les patrimoines. Tous les artistes invités du Festival témoignent, s’il le fallait encore, de la fonction cathartique de nos musiques. Nous nous réjouissons de concentrer dans notre belle cité-monde le temps d’une semaine, ces énergies dont nous avons tous tant besoin.
Faire humanité ensemble, c’est le titre qui s’est imposé à nous pour cette 21e édition du Festival Les Suds, à Arles. Une édition qui voudrait une fois encore, réunir harmonieusement autour des musiques vivantes de tous les pays, autour de merveilleux artistes, les publics qui viennent d’ailleurs et ceux qui sont d’ici. Agis en ton lieu, pense avec le monde, écrivait Edouard Glissant...
Marie José Justamond
Directrice de Suds, à Arles
EDITO 2015 : RALLUMER TOUS LES SOLEILS 1
Depuis 1996, au cœur de la belle cité arlésienne plus que deux fois millénaire, nous proposons la découverte et le bonheur du partage des musiques d’ici, et d’ailleurs. Façonnées par l’Histoire, pétries de leur actualité géopolitique, vivantes et pertinentes, inventives et créatives, festives ou méditatives… toutes ces musiques singulières venues du monde entier, été après été, éclairent nos jours et nos nuits.
Le Festival s’est construit autour d’une phrase d’Albert Jacquard qui résonne depuis longtemps fortement en moi : je suis les liens que je tisse. Résolument inspiré par un territoire naturellement tourné vers la Méditerranée et vers le monde, le Festival est un tissage aux motifs à la fois denses et subtils, patiemment et passionnément élaboré avec les artistes, les équipes, les professionnels, les élus, les partenaires culturels et socio-culturels, des intellectuels, les journalistes ; avec les acteurs économiques aussi bien sûr ; souvent avec les amis ; avant tout, grâce et pour un large public !
Les Suds, à Arles alors serait ce bel ouvrage que toutes ces grandes et petites histoires, tissées, puis finement reliées entre elles, dessinent autour d’un fil conducteur : celui des « passions joyeuses ». En opposition aux passions tristes (peur, crainte ou nostalgie), les passions joyeuses font du rapport à l’Autre le « passage vers une augmentation de la puissance d’être et d’agir » 2
Je suis les liens que je tisse… Et puisqu’à Suds, nous aimons les créolisations et les rencontres, pourquoi ne pas faire nôtre cet autre credo simple, d’Edouard Glissant cette fois-ci : je peux changer en échangeant avec l’autre, sans me perdre ni me dénaturer. Faisant fi de la marchandisation de la culture et de la peur sclérosante de l’Autre, nous pensons que ces musiques de la «mondialité» ouvrent la porte à d’autres manières d’exister au monde. Pour nos vingt ans en 2015, nous avons souhaité inviter des artistes de renommée internationale mais aussi entre local et global, des créations inédites et des talents en émergence, issus de cultures singulières à la fois empreintes de leurs histoires plurielles et brassées par les vents de l’actualité : le vaste monde arabe, Cuba, la Grèce, l’Espagne, la « Tsiganie »... Et, pour souffler un air de fête sur le territoire des Suds, la [Nuit des Fleuves] du 14 juillet, a vu converger sur les quais du Rhône de nombreux publics, musiciens professionnels et amateurs en un dialogue original entre notre delta et celui du Mississippi ! Dans ce atelier à ciel ouvert qu’est le Festival, qui œuvre une semaine en juillet et tout au long de l’année, nous désirons dire au public : venez découvrir ce que vous ne savez pas que vous allez aimer ! Venez ici vous relier au monde, et à ceux qui vous entourent ! Rallumons ensemble tous les soleils !
1 Citation de Jean Jaurès, empruntée sur le blog d’Edwy Plenel commentant l’ouvrage de Jean-Pierre Rioux
2 Cf Spinoza
Marie José Justamond
Directrice des Suds
EDITO 2014 : POÉTIQUE ET POLITIQUE
telle sera la couleur de cette 19e édition !
Poétique, grâce à la créativité des musiciens que nous accueillons, et à la vision sublimée du monde qu’ils nous donnent en partage.
Politique, au sens originel de "qui concerne la cité et le citoyen". La cité aujourd’hui, c’est le monde. Et les pays des artistes que nous recevons sont, comme souvent, sous les feux de l’actualité internationale : l’Ukraine, la Palestine, la Syrie, la Tunisie, la Turquie, le Mali...
Et, si l’on pousse plus loin la dialectique, c’est avec deux concepts essentiels, chers à Edgar Morin, que nous souhaitons illustrer cette édition : Résistance et Reliance. Edgar Morin part du constat que notre civilisation sépare plus qu’elle ne relie. Parce que nous devons assumer l’incertitude et l’inquiétude, parce qu’il existe beaucoup de sources d’angoisse, nous avons besoin de forces qui nous tiennent et nous relient. Nous avons besoin de reliance parce que nous sommes dans l’aventure inconnue [...] La compréhension entre personnes, cultures et nations porte en elle, un potentiel de fraternisation qui nous invite à nous reconnaître comme enfants de la Terre-Patrie, dit-il.
Tous les artistes de talent que nous invitons, nous offrent de grands moments d’émotions, de grâce partagée et de communion – de CALEXICO à SUSHEELA RAMAN, KAYHAN KALHOR & ERDAN ERZINCAN, DOM LA NENA & DANÇAS OCULTAS, CIGDEM ASLAN ou ESPERANZA FERNANDEZ – ; des temps de fête aussi, de nouveaux rythmes, des transes joyeuses et sensuelles – avec AMSTERDAM KLEZMER BAND, CHUCHO VALDES, DUPAIN, DAVID KRAKAUER, MAGIC MALIK... Tous sont aussi créatifs et porteurs d’imaginaires que de nouveaux mondes possibles et de fraternité, et donc de reliance !
Aussi, nombreux sont ceux qui conjuguent passé et présent, Nord et Sud, Est et Ouest, ragga et musette avec WINSTON MCANUFF & FIXI, dabké et électro avec OMAR SOULEYMAN, kan ha beat box avec KRISMENN & ALEM, afro-ngoma et rap avec AHAMADA SMIS, jazz-punk et incantations chamanes avec MELT YOURSELF DOWN... Leurs œuvres riches et réjouissantes témoignent de la liberté de créer en explorant la face positive de la mondialisation.
Résistance à l’uniformisation des musiques, des cultures, de la pensée. Résistance vécue par de nombreux artistes, au présent ou dans le passé, avec JOHNNY CLEGG et les MAHOTELLA QUEENS d’Afrique du Sud, DAKHABRAKHA d’Ukraine, TAMER ABU GHAZALEH de Palestine... Résistance enfin à la substitution du pouvoir politique par le pouvoir financier. Nous en parlerons lors d’une grande journée de réflexion à l’occasion du 14 juillet avec Arte et Mediapart, avec Attac aussi. Reliance, parce que nous souhaitons au fil de la semaine du Festival, ouvrir une fenêtre qui parle au monde et du monde avec le désir de partager avec tous d’autres manières d’être présents au monde, sans peurs.
Reliance enfin, parce que Les Suds – et la musique que fait le monde en ce moment – sont des espaces-temps où peut se construire le lien à soi, aux autres et au monde de demain !
Marie José Justamond
Directrice de Suds, à Arles
EDITO 2013
Y’a t’il trop d’étrangers dans le monde ?
Dans une Europe où la peur de l’Autre encourage le sectarisme et le repli sur soi, ce sophisme de Luis Rego sonne comme un encouragement pour un festival qui revendique comme un credo, l’accueil de centaines d’étrangers sur son terrtoire pendant toute une semaine.
Les plus connus seront là : Goran Bregovic, Melody Gardot, Miguel Poveda, Rokia Traoré, Alela Diane, Didier Awadi. Et, comme depuis 18 ans maintenant, notre festival qui célèbre la diversité des cultures et des musiques, fera aussi la part belle aux découvertes : Sívia Pérez Cruz, Moh !Kouyaté, Baloji, Lindigo, etc.
Des artistes venus de l’Orient Extrême ou du continent américain, d’Afrique, d’Europe, de Méditerranée mais de notre Sud provençal ou languedocien, et d’autres régions de France : Moussu T, Lo Cor de la Plana, Saboï, El Pulpo, Du Bartas, La Horde, Imed Alibi Project, Fanfaraï et Mazalda.
En effet, les musiques de monde célèbrent la dimension patrimoniale singulière de ces musiques de tous les pays, et aussi du nôtre. Elles nous permettent d’interroger l’Histoire et l’influence sur la création artistique des migrations anciennes, de l’esclavage, des échanges commerciaux, du colonialisme, du passage du monde rural au monde urbain, et maintenant, de la mondialisation.
Elles éclairent nos identités culturelles, qui puisent depuis toujours dans leurs multiples racines. C’est ce qu’illustrent particulièrement En Chordais, Wanlov, Sam Lee ou Jadayel. Ce sont des musiques porteuses de sens pour « dire le monde » d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Si nous réunissons ici les artistes les plus talentueux, c’est aussi pour valoriser chaque individu, qui va donner au public le meilleur de lui même et au-delà, de sa culture d’origine. Transcendant les notions de frontières et de nationalités, nous savons aussi que toute œuvre de qualité, tout ce qui est beau, est structurant pour l’esprit.
A l’issue de cette semaine de communion entre les artistes et le public, nous nous proposons [La Nuit], un nouveau rituel poétique ; et c’est la cité d’Arles, la tête d’affiche. Elle invite sur ses places, dans les cours, les cloîtres et les patios, dans ses monuments romains, romans ou du XVIIème, 200 musiciens pour 30 concerts, de 19h le samedi 13 juillet jusqu’au dimanche 14 juillet à 7h du matin avec aussi, les musiques de l’aube.
Pendant la semaine des Suds, et surtout à l’occasion de cette [Nuit], le public découvrira de nombreuses créations. Plusieurs partenaires ont souhaité vous donner le plaisir de l’innovation et de la découverte : la SACEM avec Moussu T et Lo Cor de la Plana sur un air de Trenet, le Plan Rhône avec Brama Biòu de Saboï et Rhapsodie 4 pour continuer à interroger « Deltas et Nomadisme » et, le Parc Naturel Régional de Camargue avec le Philharmonique de la Roquette… Il y aura également beaucoup de formations inédites : Rocío Molina et sa performance flamenca dansée, Imzad du sud algérien, Acoustic Africa… et des rencontres exceptionnelles : Bumcello et ses invités.
Le public est au centre de ce projet artistique exceptionnel coréalisé avec Marseille-Provence 2013. Tous ces concerts sont gratuits, parce que Suds est un projet politique, au sens premier du terme bien sûr – qui concerne le citoyen ; et [La Nuit] ; l’occasion de le vivre passionnément.
En ces temps de grandes mutations, nous vous proposons une semaine d’émotions musicales, d’harmonie, de découvertes, de fête et d’espérance, où nous pourrons tous ensemble imaginer et commencer à inventer d’autres mondes possibles.
MARIE JOSÉ JUSTAMOND
Directrice de SUDS, à ARLES
EDITO 2012
Pour cette 17e édition du Festival Les Suds, à Arles, nous voulons l’ouverture au monde, le partage des émotions, des réflexions, la convivialité et la fête. Nous construisons avec les artistes des imaginaires et des solidarités qui apprivoisent les peurs et interrogent les identités, renouvelées d’avoir tant puisé dans leurs nombreuses racines ; leurs rhizomes aurait dit E. Glissant.
Car c’est bien ce qu’offrent nos musiques, dites « du monde », inspirées et transcendées ici par un territoire passionnant, riche d’un patrimoine romain, roman, industriel mais aussi naturel. Face positive d’une mondialisation qui cache par ailleurs sous ce nom la dictature d’un système économique dévastateur, elles osent croiser sans scrupules les esthétiques et les origines, le singulier et le pluriel, l’espace et le temps, le passé et le futur pour créer la musique du futur !
Le Festival en présente un état des lieux.
La Méditerranée est particulièrement au cœur de notre propos, avec Avishaï Cohen d’Israël qui chante le ladino de l’Age d’or andalou ; l’Egypte avec Mawawil, formation inédite en France du delta du Nil (pour Marseille-Provence 2013), la Grèce avec Katerina Fotinaki & Orestis Kalabalikis ; l’inspiration arménienne du prodige pianiste Tigran Hamasyan ; l’Espagne toujours fortement représentée avec Arcangel et Sandra Carrasco pour l’Andalousie mais aussi la Galice avec Antonio Placer ; et surtout, en cette année des 50 ans de l’Indépendance de l’Algérie avec Houria Aïchi qui rend hommage aux grandes chanteuses de son pays et El Gusto, le Buena Vista algérien, qui réunit musiciens juifs et arabes cinquante ans après leur séparation…
Bien sûr les autres continents sont présents : l’Afrique avec Ba Cissolo qui parfume sa musique de salsa ou de son cubain et Perrine Fifadji ; l’Amérique Latine avec deux groupes très actuels : l’énergique Che Sudaka et l’électrocumbia de Bomba Estéreo ; l’Asie avec le passionnant duo Kimura & Ono ; mais aussi Bo Houss de Mayotte, ou encore, plus près de nous, dans notre Midi : Zebda, Mixel Etxekopar & le collectif Hebentik, La Mal Coiffée, Lo Cor de la Plana qui nous présente son dernier album et Calendau, l’épopée lyrique de Frédéric mistral mise en musique par Henri Maquet.
Nous remercions très sincèrement tous les partenaires qui permettent qu’existe en toute liberté, cette semaine particulière en chaque lieu du Festival : la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, le Plan Rhône avec la CNR et l’Etat, la Ville d’Arles, les organisations professionnelles : la Sacem, le CNV, le FCM , l’ADAMI et les partenaires privés : la Fondation Luma, Arte actions culturelles, Marseille-Provence 2013 qui s’est engagée cette année encore avec nous, la Fondation Orange, ainsi que tous les membres du Club des Entreprises Partenaires .
Ainsi, de nuits de transes aux Forges en matinées de réflexions, de Siestes Musicales en Moments très Précieux à l’Archevêché, du premier soir avec Vincent Segal qui, très inspiré par les collections du musée et le buste de César, offre une création spéciale jusqu’aux rituelles Soirées au Théâtre antique sans oublier la Journée Buissonnière à Salin-de-Giraud, où nous partageons notre culture méridionale… nous vous proposons de vivre avec tous les artistes du Festival, une semaine de bonheurs musicaux de l’ici et de l’ailleurs, du proche et du lointain. Puisons ensemble dans le passé pour construire un avenir commun !
MARIE JOSÉ JUSTAMOND
Directrice de SUDS, à ARLES
EDITO 2011
Seizième édition et le Festival Les Suds, à Arles explore toujours toutes les facettes des musiques du monde : des plus savantes aux plus festives, des chants sacrés aux chansons populaires, des musiques improvisées aux musiques écrites, du rock indé à la cumbia chilombiana ! De l’électro aux répertoires traditionnels, cette édition s’attache à montrer que la musique du monde, plus qu’une esthétique, est l’expression de patrimoines sans cesse réinterrogés. Ils se croisent, s’inspirent, se mêlent, se fertilisent et enfantent de belles créations au gré des rencontres, des voyages, des migrations et des évolutions technologiques, version positive de la mondialisation.
Bien sûr, c’est toujours la Méditerranée qui est au cœur de notre propos : Angélique Ionatos avec Katerina Fotinaki, inspirées par l’Orient des Grecs avec une nouvelle et joyeuse création « Anatoli ». Pour fêter le Printemps arabe, nous accueillons Dorsaf Hamdani de Tunisie, dont la superbe voix se mêlera à celle inégalée de l’Iranien Alireza Ghorbani, pour magnifier les poèmes d’Omar Khayyam. Au XIe siècle déjà, en pays d’islam, on célébrait l’hédonisme… Initiée grâce à la Carte Blanche Sacem, une résidence de création nous permettra d’entendre tous ces artistes ensemble, célébrant un grand pont de l’Europe au monde arabe, de l’empire grec à l’empire perse.
L’Espagne encore, plurielle, avec pour le flamenco la grande et rare Estrella Morente, le créatif Dorantes ; pour la chanson, l’historique Paco Ibáñez ; et enfin la tellurique galicienne Mercedes Peon.
Avec Marseille-Provence 2013, c’est le delta du Danube que nous présentons cette année : le Taraf de Caransebes sur les conseils artistiques d’Erik Marchand, chanteur breton qui a beaucoup travaillé en Roumanie.
L’Afrique aussi. Grâce à la fidélité du soutien d’Arte, nous accueillons le même soir AfroCubism et Staff Benda Bilili, respectivement au Théâtre Antique et aux Ateliers. Nos pays d’Oc seront bien sûr fortement représentés, aux côtés du Brésil, du Portugal, de l’Italie, de la Corée, du Chili, de la Palestine…
Ils seront nombreux cet été venant des quatre coins de la planète : grands artistes, musiciens virtuoses, compositeurs, interprètes qui s’abreuvent à la source des traditions d’ici et d’ailleurs, tout en s’inspirant d’influences les plus actuelles. Certains déjà cultes comme Beirut ou Estrella Morente ; d’autres encore peu connus qui viennent aux Suds, à Arles rencontrer des publics et la reconnaissance des professionnels ou des médias et illustrer cette magnifique diversité humaine, culturelle, musicale.
En effet, le Festival continue chaque année à s’épanouir et à se développer. Cette joyeuse alchimie entre cultures et esthétiques nous permet de réunir des publics très divers. Et au-delà d’un plaisir qui ne serait que celui du consommateur, c’est une semaine de rencontres et de bonheur, d’émotions et de réflexions, que nous allons partager. Nous essayons modestement de participer à cette « politique de l’humanité » que prône Edgar Morin avec talent et lucidité, et d’ouvrir les voies d’un « vivre ensemble » possible : « C’est plus que jamais le lien fondamental entre l’unicité et la diversité humaine qui doit être forgé et encouragé dans la voix métisse. Celle-ci devrait élaborer un humanisme planétaire et incorporer le meilleur des cultures archaïques, le meilleur des cultures traditionnelles, le meilleur de la modernité occidentale ».
Nous vous attendons nombreux à venir écouter la belle musique que fait aussi le monde actuellement.
Marie José Justamond
Directrice du Festival
EDITO 2010
Devancer les désirs du public, voila bien l'une des missions les plus ardues pour un programmateur de festival ! L'amener à la découverte, peut-être à la révélation ou du moins à l'émotion ; le pousser doucement hors des sentiers battus ; le conduire à la réflexion ou nourrir son imaginaire… sans toutefois oublier de le faire sourire, danser et vivre intensément des moments de retrouvailles ; ces grands moments de fête populaire que notre société moderne et frénétique tend à occulter…
Du Gai Savoir à la liesse des fêtes votives ou patronales qui mêlaient joyeusement rituels religieux et paganisme en une douce transe bienveillante, voila les héritages laissés par nos Troubadours, Griots africains, poètes soufis et autres colporteurs de mémoires, de paroles et de musiques !
Sur la base de ce patrimoine culturel immatériel, ô combien vivant, nous souhaitons construire année après année, strate après strate, un festival de citoyens et non de consommateurs, pour une autre façon d'appréhender le monde…
En cette période d'uniformisation à outrance, la création musicale actuelle que nous proposons nous apprend qu'une mondialisation positive est possible et que ce sont les imaginaires qui peuvent également, et avec succès, se partager d'un bout à l'autre de la planète.
Réflexion, curiosité, transcendance ou transe joyeuse sont ce que cette 15e édition souhaite donner à vivre. Et les artistes invités cet été, qu'ils soient célèbres ou en découverte, en sont les messagers... je vous invite à le découvrir au fil de ces pages.
C'est au fil de l'eau que nous naviguerons aussi, vers cette Mare Nostrum qui nous irrigue depuis des siècles, avec la poursuite du programme Nomadisme & Deltas qui cette année met en lumière le fleuve Pô. C'est parce que les petites rivières font les grands fleuves… et les grands deltas que le Compagnie Nationale du Rhône avec le Plan Rhône, rejoint cette année le Festival qui témoigne que toutes les sources s'unissent dans leurs suds !
Ainsi, cette 15e édition sera belle parce que, nous l'espérons, elle répondra au plus près des désirs du public, festivaliers mais aussi partenaires -institutionnels, privés, culturels- qui nous accompagnent et nous font confiance.
Marie-José Justamond
Directrice du Festival
EDITO 2009
Cette nouvelle édition, la quatorzième, est l'occasion d'affirmer plus que jamais les valeurs humanistes qui nous animent. Nous refusons la désignation de boucs émissaires qu’ils soient raciaux, religieux ou culturels, en lieu et place du constat d’échec d’un modèle de société fondé sur la marchandisation.
Fédérer un public toujours plus nombreux (60 000 spectateurs en 2008) autour de ces valeurs fondamentales et des cultures non dominantes se veut un acte politique affirmé. En ce sens, chaque édition du Festival s’applique à inventer une grande fête joyeuse et populaire en même temps qu’elle cherche à relier chacun à l’Autre et à l’Histoire.
Nous remercions les élus qui soutiennent et encouragent la culture et l’économie qu’elle génère et surtout, l’intelligence et les questions qu’elle pose. Nous remercions les mécènes et les entreprises qui nous accompagnent avec un vrai sens de l’intérêt collectif.
L’édition 2009 mettra à l’honneur le monde arabe avec une invitation à la grande metteur en scène libanaise Nidal Al Achkar et une autre, tout au long de la soirée du jeudi 16 juillet, au patrimoine algérien : Khaled, Kamel El Harrachi et Speed Caravan seront les interprètes d’une tradition savante ou populaire, séculaire et actuelle.
Nous invitons aussi et comme un symbole, Cesaria Evora, diva aux pieds nus devenue star internationale après un parcours personnel singulier, qui l’a portée d’un îlot perdu de l’Atlantique sur toutes les scènes du monde et dont le succès ne doit rien aux paillettes mais seulement au talent.
SUDS c’est bien sûr aussi plus de 250 artistes qui pendant une semaine sur plus de 10 scènes vont donner une cinquantaine de concerts. Des splendides voix bretonnes a cappella au Museon Arlaten à la dernière création de la scène branchée de Mumbaï lors des Nuits des Forges, tous ces artistes tissent le lien entre leur culture d’origine et la création actuelle.
Une édition ouverte sur des imaginaires puisque nous sommes heureux d'entamer un voyage au long cours avec Marseille-Provence capitale européenne de la culture en 2013, sur la route des instruments et sur les deltas d'Europe et de Méditerranée. Au-delà des musiques, il s'agira de mieux comprendre ces terres-limites et leurs populations, souvent nomades, souvent tsiganes.
Enfin, nous célébrerons aussi notre arte de vivir, cet art de vivre d'un midi ancestral, convivial et contagieux, qui fait tout le charme des journées et des nuits du festivalier !
Marie-José Justamond
Directrice artistique
EDITO 2008
Parce que chacun d'entre nous est porteur de plusieurs cultures, aujourd'hui la terre où l'on naît, la langue que l'on parle, la couleur de la peau ou encore le dieu que l'on honore ou pas, ne constitue plus un seul et unique marqueur identitaire. La notion d'identité se conjugue désormais au pluriel et les musiques monde sont la formidable illustration de ces identités nouvelles.
Tous les artistes de cette treizième édition du Festival témoignent de ce brassage : le plus illustre d'entre eux, Goran Bregovic, refondateur avec ses quarante musiciens de la musique des Balkans ; Buika et son flamenco à la voix noire ; Benjamin Escoriza qui poursuit le chemin tracé avec Radio Tarifa sur les deux rives de la Méditerranée ; les Marseillais du Cor de la Plana qui font résonner traditions méridionales, et plus largement méditerranéennes, avec des thématiques urbaines et des rythmes actuels ; le grand maître griot, Toumani Diabaté, qui relie les continents aux sons de sa kora magique…
Ouverture donc et découverte, l'un des autres fondements du festival édition après édition. Cette année, plusieurs artistes donnent leur premier concert public en France ou en Europe : la chinoise Gong Linna, l'ensemble Tezeta et son éthio-jazz captivant, le duo flamenco-manouche Jeronimo & Leo de Aurora…
Cette année est aussi l'occasion de célébrer le trentième anniversaire de la célèbre maison d'édition arlésienne Actes Sud. Et pour cela, rien de moins que la venue du grand poète Mahmoud Darwich, pour un récital poétique exceptionnel sur la belle scène du Théâtre Antique et Magyd Cherfi, qui inaugure une nouvelle scène, place Nina Berberova, sur les quais du Rhône.
Identités, mixité, créativité… A bien des égards, la cité arlésienne ressemble à ces musiques de l'Autre et, la richesse patrimoniale de notre ville, leur offre un écrin sur mesure.
Grâce à la Fondation Luma et Arte actions culturelles, et avec la complicité de Radio Nova, nous investissons une autre facette de l'identité de notre cité : la friche des anciens Ateliers Scnf, avec des collectifs d'artistes des musiques du monde qui font dialoguer tradition et modernité, musiques et images, dans l'esprit des lieux. Toute l'année, nous avons croisé nos idées avec celles de nos partenaires, nouveaux et historiques, arlésiens ou internationaux, et tous dynamisés par l'effervescence autour des ateliers Sncf et par la candidature de Marseille-Provence capitale culturelle en 2013.
Voici la programmation de cette édition 2008, la treizième d'un festival qui est à la fois le point d'orgue et l'étincelle qui inspire de nouveaux projets.
Marie-José Justamond
Directrice artistique
EDITO 2007
Une nouvelle fois, ce programme s’est construit à partir de coups de cœur musicaux qui ne se sont pas imposés par hasard mais comme une réponse aux préoccupations du moment, fruit de l’inconscient collectif et émanation de l’air du temps.
Une programmation, c’est d’abord une lente élaboration ; une gestation qui dure plusieurs mois et au fil des éditions, qui se tisse artiste après artiste loin de tout effet de mode ou de surenchère médiatique. Car notre credo reste la création d’un dialogue entre des publics - plus précisément des individus à la sensibilité et aux références musicales différentes, rassemblés ici et maintenant et des artistes. C’est participer à créer cette alchimie qui depuis 12 ans maintenant, nous anime. En effet nous croyons que chaque être humain porte en lui les possibilités d’une évolution positive, fruit de l’amour qu’il a reçu, loin de toute détermination génétique.
Nous croyons que la culture peut donner à chacun les ressources nécessaires à son développement personnel et participer à un « vivre ensemble harmonieux » car la culture est puissance de transformation.
Nous croyons qu’un spectacle qui provoque émotions et réflexion, fait naître en chaque spectateur, un individu. Comme l’a dit un philosophe, le spectacle vivant est aussi puissance de transmutation.
Nous croyons que les musiques du monde sont les musiques du XXIe s, au même titre que la musique de la fin du XXe a été celle, américaine, de la puissance dominante. Nous croyons que les musiques du monde sont l’expression d’une forme de mondialisation réussie.
Je vous invite à parcourir les pages de ce programme qui se veut l’illustration de cette profession de foi. Vous y découvrirez des artistes venus de tous horizons, d’Orient et d’Occident bien entendu, mais aussi des artistes qui s’inspirent de toutes les musiques du monde (jazz, bossa, flamenco, dhrupad indien, chanson française ou tradition méditerranéenne…), et transcendent les esthétiques et les générations musicales. Du chant des Gnawa - descendants d’esclaves africains – au répertoire médiéval arabo-andalou, de la musique sacrée perse et ottomane à la culture rom, de la samba brésilienne jusqu’aux explorations sonores les plus contemporaines et avant-gardistes, c’est à autant de vagabondages et d’allers-retours que nous vous convions.
Marie José JUSTAMOND
Directrice artistique
EDITO 2006
Cette onzième édition du Festival SUDS, à ARLES invite les musiques venues des Balkans et de l'Orient extrême : Chine, Japon, Ile de Java, Mongolie… Il vagabonde en Afrique, Amérique Latine puis sur les deux rives de la Méditerranée, de notre région vers le Maghreb ou vice-versa…
Tous les artistes accueillis, porteurs de la mémoire collective de leur peuple et reflets de l'évolution de leur pays, sont les signes audibles d'une société et de son histoire. Ils vont nourrir notre imaginaire, notre connaissance de l'Autre et au-delà notre faculté à construire ensemble le monde futur. C'est sans aucun doute l'ambition que toute l'équipe des SUDS se donne chaque année.
Voilà pourquoi nous avons imaginé une programmation riche en découvertes, en rencontres inédites avec des artistes exceptionnels et des créations spéciales pour le festivalier d'Arles et d'ailleurs, fin gourmet, simple passant ou public de demain.
Sous la voûte étoilée du Théâtre Antique, nous vous invitons à partager quatre Soirées Suds construites chaque soir sur des thématiques en forme de clin d'œil : du flamenco glamour avec la grande Martirio - dont c'est la toute première venue en France- jusqu'à une "Nuit Magique" où toute la Palestine vibre dans les cordes sensibles des ouds du Trio Joubran…
Au cœur de la Cour de l'Archevêché, nous assisterons à des Moments plus Précieux que jamais, en toute intimité avec l'éblouissant Omar Sosa en solo au piano ou à des Moments décalés, entraînés dans l'univers à la fois délirant et poétique des Pascals…
Au delà des effets de mode et des concepts parfois dénués de sens, nous avons le bonheur à Arles d'être un lieu de résidence permanent grâce à la taille de la ville, à la diversité de sa population et à l'inspiration qui naît de sa lumière et de son patrimoine singuliers. Un lieu où la création s'épanouit naturellement, où le moindre frottement avec un élément extérieur provoque une éruption joyeuse et profonde de/féconde en créativité.
Je crois sincèrement que SUDS favorise ces étincelles mais plus encore, et sans cesser de créer ce que d'aucuns appelleraient du "lien social" et qui serait plus modestement ce qu'Edgar Morin présente comme "la collaboration de classes", nous nous devons d'inventer de nouvelles complicités/ formules.
Et c'est aussi dans cet esprit qu'en partenariat avec PROCAMEX, (organisme pour la promotion des entreprises arlésiennes exportatrices de la CCI du Pays d'Arles), nous créons un club de partenaires d'entreprises privées au sein du festival.
En effet SUDS, à ARLES est le témoin d'un monde qui se cherche ; SUDS essaie d'être acteur de ce monde. Comme d'autres manifestations culturelles bâties sur un véritable projet grâce aux subventions publiques et en particulier celles de la Région, initiées et pilotées en toute indépendance, SUDS est et sera l'indicateur de l'état de la culture, de la réalité socio-économique de notre pays et au-delà, de la démocratie.
Marie José Justamond
Directrice artistique
EDITO 2005
Fruits des désirs croisés de l’équipe des SUDS avec Arles, ses habitants, ses responsables politiques, institutionnels ou associatifs, la 10e édition du festival voit le jour. Désirs croisés aussi avec les artistes et les professionnels du domaine qui est le nôtre : celui des musiques du monde, secteur où la passion et la générosité viennent compenser une économie fragile.
Ces désirs prennent source dans le grand bonheur des médiateurs que nous sommes, inspirés par la beauté de ces musiques, par le plaisir de donner à connaître ces patrimoines merveilleux, qui dans la vie sont un soutien fantastique, une ouverture de l’imaginaire, une sublimation.
C’est le moment de rappeler notre préoccupation, parce que c’est le rôle de la culture, de participer à la réflexion collective sur le monde en marche et d’impulser d’autres visions et d’autres énergies.
À ce propos, je ne résiste pas au plaisir de citer Édouard Glissant, grand écrivain, penser, chantre de la créolité : « Ce que l’on appelle Mondialisation qui est donc l’uniformisation par le bas, le règne des multinationales, la standardisation, l’ultralibéralisme sauvage sur les marchés mondiaux, les saveurs particulières noyées dans la froide asepsie du Règlement universel.., c’est aussi, tout cela, le revers négatif d’une réalité prodigieuse que j’appelle Mondialité. Elle projette, cette mondialité, dans l’aventure sans précédent qu’il nous est donné à tous aujourd’hui de vivre… Si la diversité inouïe des peuples et des cultures se présente d’abord comme une souffrance, il dépend de nous et de tous que cette souffrance ou bien tourne à suffocation, ou s’épanouisse au contraire en souffle libéré. Il dépend de nous ici veut dire si nous pouvons élargir nos imaginaires… Je peux changer, en échangeant avec l’Autre, sans me perdre pourtant ni me dénaturer… (…) Autrement dit une poétique de la mondialité est nécessaire pour mettre en acte une politique d’antimondialisation…* »
Dans cet esprit, nous souhaitons que cette semaine de découvertes des musiques des pays proches ou lointains, de rencontres avec les artistes, participe à la « poétique de la mondialité ».
Notre ambition est aussi de redonner de la valeur à la notion d’esprit collectif : une fête, un événement culturel, s’il a du sens, même s’il est éphémère, permet de cimenter notre identité au-delà de tentations nationalistes qui sont encore une forme d’individualisme ; pour donner l’espoir d’un bonheur collectif.
Ce bonheur, nous espérons le partager avec le plus grand nombre lors de cette édition anniversaire au d’une semaine musicale plus riche encore que lors des neuf années passées.
Pendant sept jours et sept nuits, nous vous proposons : un artiste mythique, des coups de cœur pour des groupes connus, moins connus ou inédits, des retrouvailles, des créations…
Beaucoup de nos partenaires publics ou privés ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour rendre cette édition possible et riche de musiques ; les artistes eux sont déjà dans l’attente amoureuse de la même réponse du public.
Marie Josée Justamond
Directrice artistique
* In « La Cohée du Lamentin » - Éditions Gallimard 2005.
EDITO 2004
Neuf ans que le Festival Les SUDS à ARLES résiste. À la culture unique, aux réflexes mercantiles, aux choix dictés, à la pensée commune, aux leçons qu’on a envie de donner, au repli sur soi et aux diktats politiques. Neuf ans que le Festival les SUDS à ARLES ne résiste pas au bonheur de la découverte, à la sieste (musicale), à l’envie de s’ouvrir aux autres, à la fête et aux échanges, à l’envie de prouver qu’ailleurs et ici, des expériences enrichissent.. Alors au cœur de cette 9e édition, nous voulons plus que jamais témoigner de ces valeurs dont les musiques et la créativité sont porteuses, avec une formidable envie de partage. Du Tibet à l’Argentine, les musiciens vont être nombreux à Arles cet été pour résister et fêter ensemble la diversité culturelle. Pour, pendant une semaine, tenter de dessiner les contours de ce monde auquel nous croyons et que nous voulons.
Et parce que la voix est le premier instrument de l’homme, elle est, cette année particulièrement à l’honneur. Au Théâtre Antique le 15 juillet, avec les cantaores flamenco Miguel Poveda et Duquende ainsi que le maître du qawwadi actuel Faiz Ali Faiz, mais aussi le 16 juillet, avec Dimi Mint Abba, diva du désert.
Pour les Moments Précieux, des timbres rares sont au rendez-vous : la tibétaine en exil Yungchen Lhamo, la troubadour venue du Béarn Martina « Joià » de Peira, la capverdienne Mayra Andrade, les argentins de 34 Puñaladas et Manu Théron, en trio sur les poèmes du marseillais Victor Gélu. Pour la première fois aussi, nous allons allumer les projecteurs sur les musiques magnifiques de l’Afrique de l’Est, représentés par le Grand orchestre Taraab de Zanzibar, Jaojoby de Madagascar et Jagdish de l’île Maurice. Pour autant, pas question de verser dans l’exotisme de carte postale, alors c’est toute une journée qui va mettre en valeur notre propre culture populaire, avec les talentueux musiciens occitans de Provence, Languedoc, Béarn et pays toulousains. Encore une fois, nous invitons le public à ne pas résister au plaisir de réinventer une Carte du Tendre musicale dans la cité, à butiner ses envies et ses coups de cœur entre la Cour de l’Archevêché, l’église des Prêcheurs ou celle de la Major, pour résister à l’envie de laisser les idées toutes faites prendre le pas sur le frottement des rythmes d’ici et d’ailleurs, enlacés. Résister. Pour reprendre à notre compte, la phrase qui conclut la déclaration que viennent de faire, en 2004, des membres fondateurs du Conseil National de la Résistance : « Créer c’est résister, résister c’est créer ».
Marie Josée Justamond
Directrice artistique
EDITO 2003
À l’heure où se profile une société où tout devient marchand, bientôt la santé, l’éducation, la culture ; où l’on assiste à la mise en place d’une dictature internationale dans la plus grande « légitimité » ; où la tentation d’autres totalitarismes guettent, ici ou ailleurs, les personnes et les peuples qui n’ont pas les moyens d’analyser ces bouleversements historiques… nous allons tenter, modestement, à notre façon, d’ouvrir une parenthèse d’espoir.
Durant une semaine, œuvrer au réenchantement du monde, car l’art, et la musique en particuliers, a la singulière faculté, même dans les moments de plus grand désarroi, de nous permettre encore de rêver.
Essayer d’imaginer de vivre, dans l’espace-temps du Festival, le sonde d’un meilleur possible.
À l’intérieur de ce rêve, sur les scènes du Théâtre Antique et de l’Archevêché, lieux immémoriaux qui gardent en leurs murs la mémoire de plusieurs civilisations, provoquer la rencontre d’artistes de tous les pays. Et faire comme si, sous les cieux étoilés d’une nuit d’été, le monde allait tourner rond, accordant enfin ses rivages et ses lisières.
Pour cette huitième édition des SUDS, à ARLES, le rêve sera une nouvelle fois tangible, pour sortir de sa coquille, et se mêler à une farandole de musiciens débarqués des trois continents.
Tous ces musiciens ont en commun un art qui puise dans ses racines, mais qui, ouvert sur le monde, s’est enrichi de tous les apports extérieurs pour vivre pleinement la modernité. Cette musique révèle l’histoire des peuples, leur origine, leurs traumatismes, leur adaptation, elle nous dit l’avenir possible, l’énergie indispensable, le partage fécond. En quête d’autres horizons pour son public toujours plus nombreux, plus curieux et attentif, les SUDS investissent un nouveau lieu cette année.
C’est aux ateliers SNCF que se déroule la soirée du 15 juillet.
Les Afters, enfin, se dérouleront à l’Atelier de Nuit, toujours les Ateliers SNCF, en collaboration avec le Cargo de Nuit et les Rencontres Internationales de la Photographie : toutes les nuits du 15 au 19 juillet, de 23h à 4h du matin, il y aura de vrais concerts autour de la tendance ethno-électro, dernier développement des musiques du monde.
Depuis sa création, le Festival est fait d’un maillage, celui qui crée des chaines solides et durables. Car c’est dans le regarde et l’écoute de l’autre que nous nous construisons. Cet aller-retour entre identité et altérité auquel les musiciens nous invitent, c’est la raison d’être des SUDS ; à ARLES.
Nous vous souhaitons un festival de fête, d’émotion, de découvertes et d’enchantement.
Marie-Josée Justamond
Directrice artistique
EDITO 2002
Du 11 septembre 2001 au 21 avril 2002, nous avons vécu plusieurs chocs politiques, lointains ou proches. Dans ce contexte toujours bouleversé, évoquer le programme d’un festival peut s’avérer dérisoire… Pourtant, ce n’est pas une banalité que d’affirmer haut et fort que la musique n’adoucit pas seulement les mœurs, elle peut aussi cristalliser les fraternités, et plus que toute autre expression, favoriser le dialogue. Depuis sept éditions, le festival Les Suds, à Arles, sous ses aies de fête, témoigne aussi de cette voie à prendre pour accorder les rivages, se frayer des chemins vers de possibles réconciliations. Invitation dans l’espace, mais aussi dans le temps, les musiques du monde nous apportent du recul, celui de l’Histoire, et nous permettent ainsi de relativiser les chocs de civilisation du passé (La Musique du temps des croisades les 16 et 17 juillet). Et si elles ne gomment pas les conflits, elles leurs survivent et mettent en évidence leur absurdité (La Méditerranée réinventée le 18 juillet). En cela, et pour ce qui va suivre, la programmation des Suds, à Arles est cette année particulièrement d’actualité…
Plus que jamais donc, nous nous obstinons, et continuons envers et avec tous : artistes, partenaires publics et privés, journalistes, à ouvrir, pour le public, cette fenêtre qu’est le festival, déployant un vaste horizon sur ce qui se crée, se chante, se crie, se joue dans tous les pays du Sud.
Persistons à cultiver cet inattendu dans le rencontre de ces artistes qui chantent la révolte (Danyèl Waro, soul Flower Mononoke Summit), la vie quotidienne, les drames des temps anciens (Annie Ebrel/Riccardo del Fra), ou encore la douleur de l’exil (Hasna El Bécharia). Écoutons, ceux qui, de Cuba à l’Occitanie, de l’Iran à l’Île de la Réunion parlent encore et toujours de l’amour : amour exalté par les troubadours occitants Jan-Mari Carlotti et Michel Marre, passionnel et piquant par les Sœurs Faez de la Casa de la Trova, festif ou voluptueux par Emil Zrihan, mystique, mêlant sacré et profane par Rozaneh ou Al-Kindî, déchirant ou nostalgique par Souad Massi, celui de « la » terre pour Jacky Micaelli, infiniment poétique de Manuel Molina. Vibrons, les 19 juillet, pour la soirée ARTE avec l’énergie tribale des percussions africaines et rurales de Djiguiya, brésiliennes et urbaines de Funk’n Lata. Guidés par la complicité, la confiance et la curiosité du public, partons à la découverte de créations : celle des Viejas Gitanas de Jerez qui monteront exceptionnellement sur scène pour le festival, celle de Ventadis pour un moment précieux à l’Église de Barcarin, et celle du chorégraphe Miguel Nosibor en compagnie des jeunes danseurs arlésiens au Musée de l’Arles Antique… Et tant d’autres bonheurs à vivre : le premier concert en France de la très étonnante Mercédes Péon de Galice, l’Espagne celte. Inédit aussi celui du Grand Orchestre de Chris Gonzales… sans oublier, les Scènes en ville, autant de propositions artistiques à surprendre…
Bon festival à tous,
Marie-José Justamond
Directrice artistique
EDITO 2001
À quoi sert un festival ?
À communiquer une ville ? À attirer les touristes ?
Pour nous, avant tout, il doit susciter l’étonnement, apporter au public plus que ce qu’il attend, donner du plaisir mais aussi provoquer la pensée. C’est pourquoi le programme de cette sixième édition sort particulièrement des sentiers battus.
Nous y retrouverons bien sûr, en filigrane, ces quelques éléments qui, depuis la première année, se croisent et s’entrecroisent : provoquer l’émotion ; en effet, les petits ou grands rassemblements que sont les concerts, sans être sacralisés, fêtent une société qui se retrouve, qui s’exprimer, qui parfois entre en communion.
C’est la fête aussi ; la fête partagée, où chacun retrouve une identité dans l’universalité des musiques du monde, où les hiérarchies sociales sont, dans cet espace, mises de côté. Ces nouveaux rituels, loin d’être stériles, nous amènent à des interrogations, des remises en question, à la recherche du sens ; le sens que pose la découverte d’une culture très éloignée, d’esthétiques différentes, de rythmes musicaux correspondant à des rythmes de vie distincts des nôtres.
À partir de ces éléments fondamentaux, des thématiques se sont imposées d’elles-mêmes au fil de l’année : artistes réunis par leur origine ou par la géographie (Tziganes des Balkans, le 11 juillet), par une même façon de s’exprimer (la chanson, le 12 juillet), par des inspirations complémentaires (Inspiration sacrée, inspiration profane, le 13 juillet) ou pour le plaisir de partager une leçon de vie (le 15, les Mamies de la passion) ; mais ces artistes sont réunis surtout pour le bonheur d’associer des sons, des couleurs, en contraste ou en complémentarité, comme depuis le début de l’aventure nous essayons de le faire.
Pour que l’émotion, la fête, engendrent idées, désirs, petits bonheurs éphémères que nous aurons tous envie de perpétuer…
Bon festival à tous.
Marie José Justamond
Directrice artistique
EDITO 2000
« Quand nous rêvons
d’accomplissement humain,
de la fierté et du bonheur d’être homme,
notre regard se tourner vers la Méditerranée »
Georges Duby
Quelque chose a bougé, vibré même, à la manière d’un refrain lancinant. Le rouleau compresseur de la standardisation a rencontré quelques gros cailloux. À l’heure où des minorités parties en conquête partagent leurs cultures aux quatre coins de notre monde, on se met à rêver à nouveau à un avenir pour le sud, à l’épanouissement des particularismes, à la prédominance de l’homme sur l’économie. Très modestement, loin des dogmes, dans la fête et l’émotion, nous espérons participer à cette prise de conscience des vraies valeurs, éveiller les curiosités, faire découvrir, partager les différences.
Nous espérons vous retrouver toujours aussi nombreux, cet été, pour la cinquième édition du festival Les SUDS, à ARLES qui met à l’honneur la Méditerranée, cette « Méditerranée musicale » de Darius Milhaud « qui va d’Istanbul à Rio de Janeiro ». Ainsi nous recevrons des musiciens de Corse, d’Égypte, du Portugal, de Cuba, d’Espagne, de Tunisie, du Kurdistan irakien… Les musiciens de Provence mêleront leurs voix à celles d’autres peuples de la Méditerranée : le Piémont, le Pays Valencian, mais aussi l’Algérie ou l’Iran.
Bien sûr notre programme ne saurait se limiter géographiquement. Nous pourrons donc apprécier au Théâtre Antique une splendide soirée autour des percussions : avec les Tambours de Tokyo puis Doudou N’Diaye Rose, grand maître tambour du Sénégal. Si l’on vient partager l’esprit de fête, l’on viendra aussi partager de grandes émotions devant ces spectacles « rituels », à l’image de ce moment intense vécu l’été dernier lors du concert de Goran Bregovic.
Enfin il y aura, comme les autres années, tous les moments de rencontres qui font de notre manifestation un festival que nous souhaitons très convivial ; dans la journée ou tard dans la nuit, la fête sera partout…
Marie José Justamond
Directrice artistique
Et l’équipe de SUDS, à ARLES
EDITO 1999
Quatrième édition du Festival les SUDS, à ARLES.
Il y a d’abord notre enchantement à favoriser les échanges d’exception entre les musiques de tous les suds et un public attentif que nous espérons de plus en plus large. Il y a aussi notre volonté, portée par le plaisir de la musique, d’atteindre, par la beauté des émotions et des joies partagées, des espaces de liberté, creuset d’une réflexion sur notre monde.
En partance pour une (re)découverte des voix, des sons de la Méditerranée des deux rives, d’Amérique latine, d’Afrique, des Balkans… nous nous laisserons guider par ces musiques génératrices d’espoir.
Parce que les artistes nourrissent leur création de ces notions d’apparentes contradictions : tradition/modernité, identité/universalité et ouvrent ainsi les voies vers un imaginaire toujours renouvelé, ignorant les limites, les frontières, nous choisissons cet itinéraires prometteur de métamorphoses, d’évolution.
Au-delà des drames et des conflits qu’évoquent les noms des pays de plusieurs des musiciens invités, la musique puise dans ses racines la force de croître et de s’épanouir au gré des croisements et des fusions, et nous dit fortement l’avenir possible.
Marie José JUSTAMOND
Directrice artistique
Et l’équipe de Suds
EDITO 1998
Deux idées fortes ont guidé les choix de programmation cette année. Parce que la musique et le chant ont participé à la résistance des peuples opprimés et leur ont permis de cultiver mémoire et identité, nous avons souhaité le souligner en cette année anniversaire de l’abolition de l’esclavage.
De mémoire et d’identité il est question aussi dans notre région devenue le lieu de l’avancée des opinions extrêmes. Et parce que certains essaient d’occuper les territoires longtemps négligés de l’identité culturelle régionale, et de nier là encore l’histoire métissée et généreuse de la Provence, nous avons voulu aussi mettre en valeur les musiciens qui, avec bonheur, réintroduisent la culture provençale dans son environnement naturel : la Méditerranée.
Mais le programme c’est aussi les coups de cœur, les passions, les émotions musicales que nous souhaitons vous faire découvrir… Et parce que le bonheur partagé est la meilleure arme contre les erreurs du passé et les dangers de l’avenir, nous invitons à une grande semaine de fête. Bon festival !
Marie José Justamond
Directrice artistique
Et l’équipe des Rencontres du Sud
EDITO 1997
Le programme 1997 des Rencontres du Sud s’est construit au gré des rencontres, des découvertes et des coups de cœur. Il est également le reflet de notre profond engagement. Au moment où la présence de « l’autre » est menacée, nous revendiquons la richesse des différences et la capacité de la musique à apprivoiser les peurs. Nous croyons qu’au-delà des clichés et malgré une histoire souvent difficile, les pays du sud portent en eux la capacité à générer la joie, à respirer la fête et la générosité.
Les Rencontres du Sud 97 sont aussi le fruit d’une réflexion que nous voulons mener à long terme sur les relations musicales qu’entretiennent les pays anciennement colonisés avec ceux qui les ont dominés un temps. Ces métissages musicaux nés des migrations forcées ou volontaires seront illustrés par Cesaria EVORA, Totó la MOMPOSINA, MAHALEO et Santiago JIMENEZ. Ces rapports riches mais complexes se retrouvent, d’une autre manière, chez des artistes issus de l’immigration. Ils n’hésitent pas à confronter leurs rythmes et leurs instruments à ceux de leur pays d’accueil pour créer leur musique : l’ORCHESTRE NATIONAL DE BARBÈS, EL MEYA, MADREMARIA… La musique a le pouvoir de réconcilier le présent avec l’histoire ; Mais avant tout, ces deuxièmes Rencontres du Sud vous convient à une balade musicale, au cœur de la ville et dans les quartiers ; qui vous portera des rives de la Méditerranée jusqu’en Colombie, de Madagascar au Texas, en faisant étape au Mali et à Samarkand.
Bon festival !
Marie José Justamond, directrice artistique
et l’équipe des RENCONTRES DU SUD
EDITO 1996
C’est à un voyage coloré et chaleureux que vous invitent les RENCONTRES DU SUDS, cet été, à Arles du 16 au 20 juillet.
Une programmation ouverte, à l’image des Suds proches ou lointains qui sont pour nous une passion et avant tout un art de vivre.
Avec FABULOUS TROBADORS, MASSILIA SOUND SYSTEM, E ZEZI (Italie) – RADIO TARIFA (Espagne), CHEB MAMI (Algérie), BAGUNÇAÇO (Brésil), Carlos SANTANA, nous ferons le fabuleux itinéraire des Suds. Avec MISÍA, Juan CARMONA, Jan-Maria CARLOTTI, Michel MARRE, nous vivrons les « moments précieux » dans le cadre enchanteur de la Cour de l’Archevêché tandis que les rythmes épicés et endiablés des groupes de rue résonneront dans tout Arles. Enfin, pour une autre approche de la musique et de la danse, les stages créeront un lien fort avec les artistes invités.
D’autres événements viendront s’inscrire durant ces jours de fête : rencontre-débat, repas de quartier, résidence de musiciens, parades, dédicaces… autant d’expressions d’un Sud enraciné et tourné vers la modernité.
Marie José Justamond
Directrice artistique
Et l’équipe des RENCONTRES DU SUD